Cons finis et confinement…

Avertissement : Je ne vais pas vraiment surfer sur l’actualité car je risquerais de glisser vers des domaines scientifiques et médicaux dans lesquels je n’ai pas la moindre compétence. En revanche sur la claustration et l’imbécillité humaine, je pense pouvoir vous faire bénéficier de mon expertise…

En ces temps de quarantaine, une question s’impose : avec qui aimeriez-vous passer 15 jours enfermé dans votre appartement ? La réponse la plus beauf serait « une créature fantasmatique déchaînant ma libido » mais elle ne survivra pas à un embryon de réflexion. 15 jours c’est long, ça nécessite de faire plus que de s’envoyer en l’air, il faut pouvoir meubler le temps autrement. Nous allons donc nous pencher sur deux cas bien distincts, la quarantaine avec un con fini et celle avec la personne parfaite.

Commençons par le con fini car c’est plus divertissant. Dans le meilleur des cas, il vous plaisait au moins physiquement au départ de votre claustration pré-quarantaine. Je m’attarde sur cette première claustration car elle est volontaire, elle s’appelle un mariage de raison, une relation pansement ou une incapacité affective à vivre seule. Quoi qu’il en soit, elle vous pousse au quotidien à passer de branche (pourrie) en branche ou à rester près de votre vieille souche. Et lorsqu’une quarantaine subie arrive et vous enferme ensemble, vous voyez très vite que votre ennui/mépris/dégoût/haine (cocher la mention correspondante) occupe tous les recoins de l’appartement. La personne que vous avez choisie par dépit vous sort littéralement des yeux : les conversations sont d’un beige grisâtre, vous leur préférez le bruit de fond inepte de la télé. Son esthétique, vous lasse ou vous indiffère, vous tolérez les rapports sexuels simplement car ils vous font faire un minimum d’exercice depuis que la salle de sport a fermé. Et dans le pire des cas, vous l’imaginez contaminé et vous vous voyez clairement en train de l’amener chez le vétérinaire pour demander une euthanasie… Vous comprendrez aisément que je vais trop loin mais que vous aussi ! Cessez de vous infliger cette triste relation et cessez de l’infliger à votre partenaire.

Passons au confinement réussi, il vous donne l’impression d’être libre même à deux dans un 50m². Il m’évoque une phrase de la célèbre Gloria Steinem (je frime, je n’ai appris son existence qu’hier, c’est une brillante journaliste/écrivain féministe) « Je n’arrive pas à m’accoupler en captivité ». Elle est riche de sens et d’enseignement, renvoie avec humour à notre animalité, à notre part sauvage qui, dans ma conception, doit exulter dans un couple et non pas se heurter aux barreaux d’une cage. Si le couple vous prive des libertés fondamentales, envies, passions, indépendances chères à vos yeux, c’est qu’il n’est pas pour vous. Il est un modèle normé fait pour de nombreux autres. Si vous avez construit votre modèle sur des valeurs de liberté, de curiosité, de respect et d’ouverture, 15 jours d’enfermement seront une occasion idéale pour échanger sur tout ce que chacun apporte de richesses au couple, de prendre du temps pour discuter avec passion toujours et encore plus, de s’ébattre joyeusement et fougueusement nus ou à demi-nus (en fonction du thermostat) dans toutes les pièces de l’espace fermé ! Dans ce cas, évitez d’infliger aux personnes seules et pire à celles qui sont malades le récit guilleret et fanfaronnant de votre quarantaine de rêve.

Car je n’oublie évidemment pas les personnes enfermées seules et je pense qu’elles sont beaucoup moins malheureuses que celles enfermées avec le con fini et qu’en ayant accepté cette solitude, elles sont sur la voie pour trouver la personne rêvée. Je conclue sur cette apparente niaiserie que je trouve cependant pleine de bon sens et de vérité. Restez chez vous et portez-vous bien !

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©CaroleDarkshaw2020

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