Étude de cas : Comment recycler ses Ex ?

Avertissement : J’exècre les clichés et les idées toutes faites alors je ne vais pas balancer tous les Ex du monde à l’eau en blasphémant et en postillonnant sur la cruauté des amours défunts ou sur le fait qu’il est impossible que l’amitié survive à la rupture. Si vous souhaitez une vindicte populaire sanglante, vous allez vous ennuyer alors désertez ces quelques lignes.

Commençons par rire un peu et pleurer sur la psychologie de comptoir ambiante. De nos jours, quasiment tout le monde a l’insigne privilège d’avoir un Ex qu’il qualifie du mot terrifique et alarmiste de « pervers narcissique » ! Tous ces gens ont un ex-partenaire très méchant, qui a fait du mal à leur petit cœur, du coup, ils emploient un grand mot qu’ils ne comprennent pas pour justifier et afficher l’horreur de leurs torpeur et tristesse du moment. Si je ne nie pas leur état de détresse, je nie quasiment systématiquement leur diagnostic et leur fais remarquer, dans un premier temps avec tact, que les pervers narcissiques sont des êtres dotés d’une intelligence assez exceptionnelle et donc fort rares. Si leur encéphalogramme demeure toujours plat après cette révélation, j’attire leur attention sur le QI de bulot de leur Ex et sur son affligeante banalité. J’utilise une ruse (volée aux PN eux-mêmes), en leur disant que je dis cela pour leur bien car à l’époque du beau fixe de leur relation, j’étais heureuse pour eux et ne souhaitais pas briser la cécité de l’amour. Et je finis ma démonstration sur une touche d’humour, (seuls les moins dévastés sont encore assez conscients pour en profiter) : « ton ex était certainement un pervers et il était très narcissique mais ce n’était en aucun cas un pervers narcissique. ». Je remarque toutefois que ce paragraphe sera bientôt obsolète car la mode du PN est en train d’être détrônée par une nouvelle tendance : mon Ex était bipolaire.

Parlons maintenant de nos Ex. J’ai un projet de loi que je souhaiterais soumettre à l’Assemblée Nationale : Si un Ex vous quitte salement, avec des pertes et fracas avérés et prémédités, il aura l’obligation légale de déménager à plus de 500 km avec interdiction de revenir sur votre territoire. Une mesure pleine de mansuétude qui ne l’empêchera pas de refaire sa vie mais vous permettra de ne plus sortir avec la peur au ventre à l’idée de le croiser seul, ou pire accompagné ! En attendant que cette loi salvatrice et de pur bon sens soit adoptée, je vous donne une petite astuce qui peut vous être utile au quotidien : en cas de hoquet agaçant et répété d’un de vos amis, prenez un air très naturel et dites lui avec une voix surprise « c’est pas Marc, ton Ex, là bas ? ». Votre interlocuteur se retournera tellement effrayé par la perspective de ce revenant que son hoquet cessera instantanément.

Ensuite, parlons des autres Ex, ceux avec qui le contact est resté possible (ils n’ont pas été expatriés de leur ville par voie judiciaire et ne vous ont pas obligée légalement à déménager au fin fond de la Creuse) : Certaines amitiés se construisent sur les ruines de l’amour car, quand on a aimé de multiples choses chez une personne, s’il est possible d’en préserver une grande partie dans une relation amicale, pourquoi se priver ? Cela demande du temps car les premiers mois, même en cas de séparation amiable, il est un peu inconfortable ou urticant de voir ou de connaître la vie amoureuse de votre nouvel ami et également un peu gênant ou incongru de lui présenter son ou ses remplaçants.

Venons-en à présent, à un autre type d’Ex qui ne vous appartiennent pas en propre mais sont ceux ou celles de votre partenaire du moment. Qu’ils se haïssent ou soient restés bons camarades, un problème de mesquinerie pure affleure : la comparaison. Si les Ex sont d’un aspect physique très discutable au regard de votre bon goût (si j’étais un grossier personnage, j’emploierai le terme « moche », mais je suis beaucoup plus nuancée que cela), vous êtes vexée. En effet, vous vous voyez rejoindre cette cohorte de laiderons et blâmez mentalement votre partenaire de cette place inique. Alors que vous pourriez changer votre point de vue et vous dire qu’il est un être noble attaché à la beauté intérieure et/ou que votre propre splendeur physique lui fait se surclasser après toutes ces autres. Venons-en au second cas de figure, ses ex vous semblent sublimissimes et cette fois, vous êtes à nouveau vexée en sentant des plumes noires vous pousser dans le dos : vous êtes le vilain petit canard et mentalement, vous pestez à nouveau contre lui. Alors qu’un joli changement de perspective désactiverait votre manque d’estime de vous-même et vous hisserait au rang des cygnes qui composent son harem passé.

Moralité qui n’en est pas une, tout est possible (sauf l’exil qui n’a pas encore été voté) : collectionner les pathologies mentales dans son tableau de chasse, être la meilleure pote buveuse de bière de votre ancien compagnon, ne pas porter l’écharpe de Miss Mesquinerie quand vous rencontrez vos prédécésseuses…

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©CaroleDarkshaw2023

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