La cuisine, arme de séduction massive

Avertissement : Si vous êtes du genre régime ou malbouffe permanente et que toutes les gourmandises, je dis bien toutes (en vous faisant un petit clin d’œil égrillard que vous ne voyez évidemment pas car je suis cachée derrière mon clavier), vous laissent froid comme un marbre de cuisine, fuyez !

Imaginez une cuisine moderne, sans être glacée, des instruments donc je ne connais pas l’utilité (je ne fais que passer dans les cuisines car je ne saurais vraiment pas comment m’y orienter ou quelle occupation trouver), des mets appétissants dans le frigo et un met encore plus appétissant planté au beau milieu du parquet : un homme sachant cuisiner…

Je vous épargne le cliché du petit tablier avec les fesses nues que nous aurions bien envie de mordre en amuse-gueule, nous allons garder cela pour le dessert. Je vous épargne également le couplet militant sur l’homme au fourneau car je suis persuadée qu’il n’y a pas de rôles dédiés aux hommes et aux femmes, à chacun de choisir la place qu’il préfère. La mienne, en l’occurrence, est sur le canapé avec un grand verre de Crozes-Hermitage car le délicieux cuisinier a compris qu’il valait mieux me laisser me prélasser loin de ses activités culinaires. Les plus prudents ou les plus intuitifs auront compris qu’il est même dangereux de me demander de l’aide dans un univers hostile où les objets sont tranchants, cassants ou déroutants. Je vous dispenserai également des métaphores faciles et graveleuses sur la dinde à farcir, sur Babette qu’on prend, qu’on fouette et qui passe à la casserole (référence à une vieille campagne publicitaire que j’avais trouvée fabuleusement drôle mais qui avait été lugubrement interdite pour cause d’incitation à la violence domestique).

Après toutes ces précautionneuses esquives, vous devez vous interroger sur le menu de cet article? Et bien il s’agit d’un plat unique : l’acte de séduction que représente le mitonnage de petits plats. Un acte qui, s’il est répété, peut même prouver l’amour que vous porte le joli marmiton ou vous pousser à chavirer dans les abysses délectables de la passion. La cuisine est créativité et éveil des sens, il existe des multitudes de mets, des épices pour les relever et vous faire voyager, des couleurs variées, des goûts surprenants, des odeurs enivrantes, des alliages inédits, savoureux, voluptueux. La cuisine est charnelle, pourvoyeuse de papillogasme, (qui n’est pas une maladie sexuellement transmissible, variante du papillomavirus, mais bien la version de l’orgasme appliquée à vos papilles). Elle est la Gourmandise avec un grand G (tel le point) et quand elle est raffinée elle est intimement liée à une autre forme de gourmandise, la sensualité, la sexualité.

Ce n’est évidemment pas une science exacte, mais un homme qui vous fait la cuisine semble bien avoir le potentiel de vous combler doublement. Vous conviendrez bien qu’à choisir (à physique égal) entre un homme qui mange des raviolis en conserve à même la boite et un autre qui fabrique des gnocchis et les nappe d’une sauce maison, vous aurez envie de tenter la position horizontale avec celui qui se donne, et vous donne, du plaisir en mangeant. Vous pouvez cependant être dotée d’une rare déviance qui vous pousse à saliver devant de la nourriture saturée de conservateurs, morte depuis plus de 6 mois et enterrée dans sa boite en fer. Dans ce cas, je vous offre Mister Ravioli sur un plateau en carton non recyclable et je vous rappelle, avec ma bienveillance légendaire, que vous auriez du quitter la page dès l’avertissement.

Pour finir, revenons au titre, puisque la cuisine est une arme de séduction massive qui, lorsqu’elle est pratiquée par votre partenaire, vous garantit des plaisirs dans toutes les pièces de votre appartement, je vous alerte sur l’épithète « massive ». Comme sa cousine, la destruction, qui dévaste des territoires entiers, votre mâle est susceptible de conquérir des multitudes de femelles affamées alors un conseil, s’il cuisine, soyez une partenaire de bon goût et faites au moins les courses et/ou la vaisselle. Point de débat sur la charge mentale à l’horizon, juste un instinct de conservation pour dévorer la concurrence, entretenir la voracité de votre vie sexuelle et reporter la date de péremption de vos amours.

Les commentaires sont fermés.

©CaroleDarkshaw2020

Retour en haut ↑