Les carmélites et le cierge défunt

Avertissement : Cet article ne sera pas très pieux donc si vous êtes sensibles aux blasphèmes et que vous n’avez aucune sympathie pour les bacchanales, ne le lisez pas..

Par Satan ! Le titre est une métaphore phallique, le grand Sigmund pourrait donc prédire un article plein de désirs inassouvis et d’envies transgressives et il n’aurait pas tort…

Il était une fois, des jeunes femmes bien sous tous rapports : séduisantes, dotées de travail intéressants, de passions multiples et variées, d’un cercle de relations amicales et sociales bien développées, ayant une vie sexuelle assez libre et qui pourtant, en ce début d’année avaient pris une décision radicale : L’entrée au carmel… Au carmel ? Un ordre religieux stricte prônant la chasteté et le silence ? N’est-ce pas étrange pour ces femmes à la vie peu catholique ?

Et bien flash back : revenons un peu en arrière…. Après des années d’âpres luttes, de passions amoureuses dévastatrices, de rencards systématiquement débiles mais toujours inattendus (citation d’Alexandre Astier, qui, s’il tombe sur ce texte par le plus grand des miracles, doit savoir que la porte du carmel lui sera toujours grande ouverte pour gloser sur la portée universelle des dialogues de Kaamelott), nous étions fatiguées, usées, lassées… L’Univers lui même avait rendu un verdict sans appel : les cierges allumés par l’une d’entre nous dans une église pour implorer le grand amour s’étaient éteints sarcastiquement pour bien signifier aux mécréantes que nous sommes que cela n’arriverait pas ! Se projeter dans l’avenir semblait alors bien vain : Pourquoi accumuler des rencontres vouées à l’échec, s’épuiser à croire au sauveur ou continuer à s’épiler ? Pourquoi rester célibataire dans ce monde où pullulent les couples et où nous n’avions pas le moindre chat gourmand pour dévorer nos cadavres à la fin de notre existence esseulée ?

D’où cette idée inventive : Se retirer du monde et fonder un carmel. Mais attention, un carmel personnalisé, adapté à nos vies d’anciennes citadines festives et sociables. Pour le lieu, nous resterons dans la tradition : loin de la ville, de belles pierres de taille, l’esthétique poétique du couvent, et à chacune sa petite cellule avec cependant une décoration un peu plus folichonne que la chaux, le chauffage et le wifi.

Mais passons, aux vraies innovations, la première est la suivante : le brassage de la bière. Les moines font cela depuis des siècles, alors que les nonnes ne semblent pas encore s’y consacrer. Donc sous couvert de lutte féministe et dans un souci pécuniaire bien légitime (il faut payer son loyer même dans un cloître gothique au fin fond de la montagne), nous pourrons laisser libre court à notre alcoolisme et à notre créativité en lançant cette fructueuse entreprise. La bière qui ne sera pas consommée par notre troupeau de néo-carmélites assoiffées sera commercialisée et vu la descente de ces douces religieuses qui se sont beaucoup entraînées dans les bars, la production a intérêt à être intensive. Je nous imagine déjà chantonnant des airs paillards, dans une douce et permanente ivresse et travaillant de bon cœur à perfectionner notre saint breuvage.


Autre innovation : l’orgie mensuelle. Car si les carmélites veulent bien renoncer aux relations amoureuses et sentimentales avec les hommes, elles ne seront jamais capables de renoncer au sexe. Donc, une fois par mois, des dégustations de bières seront proposées à de jeunes hommes musclés, si possible tatoués et délurés. Différentes thématiques seront proposées : La Rome antique, car chacun sait que les Romains n’étaient pas les derniers pour la déconne et que le doux concept d’orgie leur doit ses heures de gloire, le sado masochisme car les cloîtres regorgent d’accessoires type silices, fouets, cierges géants, prie dieu en bois (de petites lectures du Divin Marquis pourront éventuellement nous aider pour cette luxuriante thématique), des soirées théâtre où nous pourrons endosser le rôle de virginales carmélites cédant à la débauche après une course effrénée dans le parc etc… Le format proposé pour ces agapes est de 24h car nous souhaitons nous montrer raisonnables dans un premier temps. A l’issue, les lourdes portes du couvent pourront se refermer sur nos néo-carmélites qui dormiront 3 jours pour se remettre puis reprendront leurs activités de brasseuses et se laisseront pousser les poils jusqu’à la prochaine session.

Pour conclure, point d’amertume dans la bière ni chez les néo-carmélites, toutefois, si des hommes ténébreux se sentent capables de les détourner durablement de l’enfermement, il leur reste quelques jours pour se déclarer. Sinon ils devront trouver des cartons d’invitation pour la prochaine orgie très sélect….

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©CaroleDarkshaw2020

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